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Les bas quartiers

Les bas quartiers pourraient s’apparenter à une entité vivante, sale, malodorante, grouillante de parasites et se nourrissant des êtres s’installant à ses abords, la faisant grossir toujours et inexorablement, grignotant peu à peu le désert.

C’est le premier quartier à avoir été investi après la grande guerre ayant transformé notre monde. Quelques âmes en peine rejetées des plaines arides et cendreuses s’y sont installées, récupérant et construisant toujours plus sur ce qui devait être un futur complexe de HLM luxueux. Le quartier devint vite un bidonville dans lequel couraient et courent encore la maladie, la mort, les rats et une répugnante odeur d’urine.

La complexité géographique et démographique a toujours empêché la prise de contrôle totale du quartier par une faction ou sa fédération, malgré les nombreux essais au fil des âges. Le dernier en date fut la fédération du quartier afin de se payer les services de quelques mercenaires se réunissant en ordre devant faire office de police ; tout cela en réponse aux nombreuses incursions des clowns dans le quartier qui voulaient en prendre le contrôle en annihilant les gangs présents. Cette initiative fût couronnée de succès, mais leur chef disparut subitement et son successeur, plus souple et pragmatique, préféra maintenir l’ordre en passant des accords plutôt qu’en cherchant l’affrontement. C’est ainsi que la police telle que nous la connaissons naquit.

Au milieu de ce dédale où la loi est quelque peu trouble et où seuls ses représentants en décident les tenants et les aboutissants, fleurissent des économies de quartier composées essentiellement de dealers de marchandises de mauvaise facture et restaurants de quartier installés de manière spartiate, souvent là où ils vivent, vendant leur infâme tambouille par la fenêtre. C’est dans cette zone que l’on peut trouver le meilleur prix pour toutes les ressources que l’on peut désirer à condition de ne pas être trop regardant sur la provenance et, ou, la qualité.

                Les gangs pullulent ici, principalement ici, ils sont principalement constitués de jeunes hommes ne trouvant pas de travail ; rejetés par la société, ils la rejettent à leur tour ; préférant se shooter, se tirer la bourre à bord d’engins volés et effectuer par-ci par-là des missions pour des personnes peu recommandables, mais influentes et surtout généreuses. Les différents gangs sont organisés autour de chefs plus ou moins jeunes et charismatiques. Le jeu de pouvoir auquel ils s’adonnent, pris dans sa globalité, est d’une complexité insondable tant par le nombre pantagruélique d’acteurs à prendre en compte que les raisons prosaïques qui les poussent à agir ; la plupart étant de simples adolescents en manque de repères stables, leur demander de prendre du recul ou de résister à leurs pulsions peut parfois être difficile ; le tout rendant les différentes organisations anarchiques et difficiles à suivre.

Le gang le plus influent est le gang de Tsetsuo. C’est un gang comprenant 14 membres d’un âge plus avancé que les autres délinquants habituels leur offrant plus de maturité ; leurs faits d’armes sont connus de tous  et leur influence sur le quartier est incontestée. Ils veulent le bien-être et la pérennité  du quartier et luttent pour le défendre. Les bas quartiers sont leur maison, leur famille et ils les respectent et le défendent.

Le second gang le plus influent est le gang de Brazzers, plus anarchiste et composé de plus jeunes personnes que le premier. Ils proviennent tous de l’orphelinat au centre des bas quartiers et ont pour point commun d’aimer les motos. Leur organisation est simple, les plus jeunes sont aux ordres des plus anciens et ainsi de suite jusqu’à Brazzers et son petit frère Youjizz qui sont les plus âgés. Ils gèrent le gang tant bien que mal, préférant le plus souvent s’amuser que de travailler. Ils ont du mal à connaître leur limite, ce qui a déjà sali leur réputation plus d’une fois auprès de leurs pairs.

Le troisième gang est un gang exclusivement en féminin. En réponse au machisme ambiant au sein des gangs un groupe de jeune femme à la réputation bien trempée s’est formé. Elles ont fondé le gang autour d’une volonté commune : être libres. C’est le gang le plus violent, mais aussi le plus organisé, réactif et magnanime. Tout cela elles le doivent à leur chef, Kushisake-Onna. Championne de course urbaine et invaincue lors d’affrontements armés ou non, elle porte sur son visage qu’elle masque, les stigmates de sa vie passée battue, torturée et violée par des hommes. Depuis qu’elle est arrivée à la tête du gang, elle n’a jamais déçu ses consœurs. Vouant une haine absolue envers les hommes violents, elles ne détestent pas nécessairement tous les hommes, mais seulement ceux qui ont levé la main sur une femme ou qui en ont violé. Ces derniers verront sa vengeance implacable s’abattre sur eux. Dans ces cas-là, aucun gang, aucune autorité n’a jamais osé s’interposer. Les autres gangs sont disséminés un peu partout dans les bas quartiers et ne peuvent faire le poids face au trois précédemment cités

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