Elle exerce dans les bas quartier.

La police n’a pas toujours été là. Un système policier n’est pas forcément naturel pour une société. Par exemple, les quartiers sud-est sont administrés par la mafia et c’est elle-même qui gère la sécurité et le cadre de ses concitoyens ; pour le quartier résidentiel universitaire, aucune autorité définie ne gère la société, étant constituée de multiples petites entités concurrentes et armées, elles préfèrent s’autogérer chacune de leur côté. Lors d’un évènement impliquant l’ensemble de ses entités, elles forment une coalition exceptionnelle. Ce système leur garantit une totale autonomie politique, économique et judiciaire. Ce melting-pot de centaines d’unités diverses explique l’anarchie et la tension ambiante, et les coalitions exceptionnelles empêchent que l’une d’elles ou une entité extérieure prennent le dessus sur les autres.
Dans les bas quartiers où les gangs règnent en maître, on aurait pu croire que c’était eux qui géraient ce chapitre, mais en fait il n’en est rien. En effet, les gangs défendent les bas quartiers de l’influence des factions extérieures, mais pour ce qui est de l’administration interne, disons qu’ils préfèrent s’occuper avec leurs affaires en cours.
La naissance de la police est arrivée il y a bien des années. À l’époque, les clowns lorgnaient sur les bas quartiers afin d’étendre leur influence. S’ils avaient réussi, ils auraient pu obtenir de nouveaux revenus locatifs et de nouveaux locaux pour y installer des unités de production. Cela leur aurait permis d’assurer une hégémonie économique sans précédent dans Néotokyo et ils seraient devenus les maîtres de la ville. De nombreuses factions ne voyaient pas cela d’un bon œil et devenaient nécessaires de calmer l’ambition de ces énergumènes arrogants.

À cette époque, le gang d’Abel courrait les rues ; et jouant de son influence et de son charisme, il a su rallier les autres gangs à sa cause afin de défendre les bas quartiers. Malheureusement, cela ne suffisait pas à les repousser. Les insurrections des clowns étaient nombreuses et meurtrières ; même si les gangs étaient toujours victorieux, leurs forces s’amenuisaient et un jour les clowns remporteraient la guerre par leur nombre. C’est alors que les habitants eux-mêmes lassés de cette guerre sans fin, décidèrent de fonder une milice. À cette époque, le choix était clair, soit vous donnez soit vous vous enrôliez. Cette nouvelle force n’était pas forcément entraînée, mais avait pour avantage de connaître parfaitement le terrain sur lequel elle officiait. Elle fut rapidement et lourdement armée par la mafia, qui surveillait depuis le début des conflits l’évolution de ce dernier. Elle ne voulait pas armer les gangs, de peur de devoir faire face à une nouvelle faction puissante telles les clowns. S’ils avaient décidé alors de faire une alliance, la mafia n’aurait pas pu faire le poids. Par contre, la nouvelle milice urbaine ne représentait aucun danger pour elle. Sa seule source d’approvisionnement en matériel était la mafia et en faisant ce geste, elle s’assurait les bonnes grâces du peuple des bas quartiers. Ainsi les clowns seraient matés, les gangs seraient par la suite maîtrisés et la mafia s’assurait une bonne réputation au sein du peuple lui évitant une future concurrence trop violente. Cette aide fut acceptée avec joie par la police et conjointement avec les gangs réunis autour d’Abel, ils purent ainsi repousser les clowns définitivement, leur infligeant de lourdes pertes.
Après la fin des affrontements finaux, alors qu’Abel avait disparu et que les gangs s’organisaient, la police se structura et conjointement avec le peuple décida d’un système légal et carcéral. Peu à peu, les donations se transformèrent en taxe, pour la pérennité de l’organisation, offrant ainsi par la même occasion une indépendance administrative à la police. Pris d’un nouveau courage suite à leur victoire sur les clowns, et alors que les gangs avaient repris leurs affaires courantes laissées à l’abandon depuis bien trop longtemps, ils tentèrent d’étendre leur influence à l’Ouest sur les quartiers de la mafia. La réponse fut rapide et brutale. Mieux et plus équipée, la mafia infligea de lourdes pertes à la police ; de plus, les munitions commençaient à manquer et ils n’étaient plus approvisionnés. Ils venaient de mordre la main qui les avait jusque-là nourris.

Une trêve fut signée. Les anciens pactes rompus, de nouveaux furent créés. La mafia fût magnanime, surtout sachant qu’elle ne pouvait en faire autrement pour tirer des bénéfices de cette histoire, et leur proposa un contrat d’approvisionnement, cette fois payant, en échange d’une clause d’exclusivité et d’un pacte de non-agression. La police fut contrainte de rentrer, blessée, amenuisée, endettée et humiliée au sein des bas quartiers. Depuis ce système a toujours cours. Les taxes sont perçues par la police directement auprès du peuple, avant d’en verser une partie à la mafia en échange d’équipement.
Leur nombre a bien fondu depuis les premiers affrontements contre les clowns, mais ils sont tout de même nombreux au cœur des bas quartiers, faisant régner la loi comme ils peuvent dans les rues pourries qui les ont vus grandir. Parfois, il laisse passer des crimes ou des infractions, parce qu’il vaut mieux pour leur vie, parce qu’ils ont été payés ou même parfois par simple lassitude. Aujourd’hui, ce ne sont que des fonctionnaires aigris, désabusés et fatigués. Même les nouvelles recrues qui ont tendance à faire trop de zèle sont vite calmées pour leur sécurité.
Ils sillonnent les rues dans des voitures de patrouille toujours par paires et restent tout de même à l’affût d’une infraction. Si une infraction ou un crime devait être commis dans les bas quartiers, il est nécessaire au MJ de lancer 1d20 ; sur un 1, la police est présente et le délinquant ou le criminel devra alors faire un test de discrétion pour savoir s’il est repéré. Il est possible de demander à l’avance si un policer est présent dans les environs ; pour cela le MJ lancera 1d20 et sur un 1 la police sera là. Il ne restera plus qu’à réussir un test en recherche pour en détecter la présence.